Gros sur la patate

17Déc/18Off

Un passé industriel

À peine deux semaines après son entrée en fonction, Emmanuel Macron a été confronté à un ouvrier en colère à Bellac, dans le centre de la France. L’homme demandait au gouvernement de conserver son emploi chez GM & S Industry France, une usine de composants automobiles en attente de fermeture dans la ville voisine de La Souterraine. La figure du travailleur en colère devient rapidement un thème de l'ère Macron: le plaignant aurait pu venir du chantier naval STX France à Saint-Nazaire, du fabricant de matériel de construction Tim SA à Quaëdypre ou d'autres entreprises en difficulté. L'aide gouvernementale a maintenu GM & S ouvert et les travailleurs payés jusqu'en août. Son sort repose désormais sur un tribunal de commerce de Poitiers, dans l'ouest de la France. Le 4 septembre, le tribunal décide d'approuver ou non une offre publique d'achat du fabricant de composants rival GMD, qui a annoncé qu'il ne conserverait que 120 des 277 travailleurs employés dans l'usine GM & S. Macron a appelé les entrepreneurs et les technologues à venir inventer l'avenir en France, mais son plus grand défi est peut-être de savoir s'il peut s'en sortir. l’héritage du passé industriel français. Dans l’ensemble du pays, dans des usines telles que GM & S, des travailleurs vieillissants utilisent des machines poussiéreuses et surannées, figées dans le temps par un code du travail élaboré pour la première fois il ya plus d’un siècle. «Nous sommes des marchandises endommagées», explique Alain Dubois, âgé de 54 ans, qui travaillait à l’usine depuis son adolescence. "Regardez-nous: des hommes de plus de 50 ans avec des familles, des hypothèques et peu de compétences au-delà de ce que nous avons appris ici dans une petite région avec peu de possibilités." C’est le dilemme au cœur de la vision parfois contradictoire de Macron pour la France. L’ancien banquier investisseur voulait que les forces du marché conduisent la deuxième économie de la zone euro au même niveau que celle de l’Allemagne. Mais alors que son taux d’approbation continue de baisser et qu’il se méfie de la colère populiste à laquelle il a fait face lors des élections, Macron tente de protéger certains travailleurs de la logique du marché. "Il sait que la lutte pour les industries et les travailleurs revêt une dimension symbolique", déclare Jérôme Fourquet, directeur du bureau de vote Ifop. société d’études de marché. "Cela fait partie de l'esprit français, de sa mythologie patriotique."

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